Comprendre l’évolution du sommeil : du nourrisson au jeune enfant
Post-partum
Parentalité
Grossesse
Par : Aurélia Ferré

Temps de lecture : 2min
Le sommeil est naturel, mais l’hygiène du sommeil est un apprentissage progressif qui varie d’un enfant à l’autre. Le sommeil est indispensable au développement cérébral, il conditionne la santé de votre enfant, physique et psychologique, favorise les apprentissages et stimule la croissance. C’est d’ailleurs pourquoi les parents ont tant d’attentes à ce sujet : mieux bébé dort, plus le parent dort et reste en bonne santé également.
Les différents états de vigilance du bébé
- Sommeil calme ou profond : il n’y a presque aucun mouvement perceptible, les yeux sont fermés, la respiration est calme et régulière.
- Sommeil agité ou paradoxal : mouvements oculaires rapides, respiration accélérée, mouvements corporels, visage expressif. L’enfant peut sembler éveillé, et une intervention trop rapide pourrait le réveiller.
- Somnolence : un stade intermédiaire entre sommeil et éveil.
- Éveil calme : le bébé est calme, attentif et prêt à interagir.
- Éveil agité : le bébé s’agite, remue, mais peut s’autoréguler ou se mettre à pleurer.
- Cri et pleurs : le bébé exprime sa détresse par des pleurs et mouvements désorganisés.
Tout au long de la journée, le bébé évolue d’un état à un autre. Observer ces transitions permet de reconnaître les signes précurseurs de l’endormissement.
L’organisation du sommeil
- Bébé né à terme : il dort en moyenne 16 à 17 heures par jour, en périodes de 3-4 heures sans distinction jour/nuit. Le sommeil est souvent agité (50-60%) avec des cycles courts de 50 à 60 minutes, provoquant des micro-réveils fréquents.
- Entre 6 mois et 1 an : le sommeil se stabilise, et le cycle jour/nuit se met en place avec généralement 2 à 3 siestes. Le sommeil agité diminue progressivement.
- Entre 1 et 3 ans : la durée du sommeil diminue, avec une sieste en début d’après-midi pour 90 % des enfants de cette tranche d’âge. À 2 ans, les cycles de sommeil s’allongent pour atteindre 90 à 120 minutes à 3-4 ans. Les éveils nocturnes sont physiologiques, mais l’enfant se rendort seul.
La nuit de votre enfant est composée de plusieurs cycles successifs, comparables à un train.
Les conditions nécessaires pour un bon sommeil
Pour que votre enfant puisse bien s’endormir, il est essentiel qu'il passe d’un état d’éveil agité à un état calme, prêt pour le sommeil. Cela requiert de bonnes conditions physiques et émotionnelles, comme se sentir en sécurité.
Voici quelques conditions favorables au sommeil :
- Un lit sécurisé (pas de doudou ou de couverture avant que l’enfant sache se retourner seul).
- Une température de la chambre idéale autour de 18°C.
- Un environnement sonore et lumineux adapté.
Il est conseillé de proposer un temps calme avant le coucher pour favoriser une baisse de la température corporelle. Les routines répétitives aident l’enfant à anticiper l’endormissement, lui procurant un sentiment de sécurité. Un lien affectif fort avec le parent ou la personne de confiance est primordial pour que l’enfant lâche prise et accepte le sommeil.
Les régressions dans le sommeil à différents stades de développement
Même bien rythmé, le sommeil de l’enfant est influencé par son état de santé, ses émotions et les événements de la journée. Certains âges clés sont marqués par des régressions normales du sommeil, en réalité des phases de développement.
- Vers 4 mois : modifications des cycles de sommeil, réveils nocturnes fréquents et siestes interrompues.
- Vers 8-9 mois : l’angoisse de séparation, ou la peur de l’abandon, provoque des pleurs au moment de la séparation. Rassurez l’enfant avec des jeux comme le coucou-caché ou un objet transitionnel.
- Lors des premiers déplacements : l’apprentissage moteur intensif impacte le sommeil, car bébé se redresse ou se déplace même dans son lit.
- Vers 2 ans : période d’opposition où l’enfant teste les limites. Les rituels deviennent indispensables pour maintenir un cadre apaisant.
- À partir de 3 ans : apparition de parasomnies comme le bruxisme, les terreurs nocturnes ou le somnambulisme, principalement en sommeil lent.
Si vous êtes préoccupé par la qualité ou la quantité de sommeil de votre enfant, ou si son comportement en journée semble affecté (ronflements, pauses respiratoires), n’hésitez pas à consulter. Un professionnel pourra évaluer la situation, exclure une cause physique et vous orienter vers des solutions adaptées.
Cet article est à titre informatif uniquement. Pour un avis médical personnalisé, veuillez consulter un professionnel de santé.
Références et ressources conseillées
- L’échelle d’évaluation du comportement néonatal ou échelle de Brazelton de M.Fabre-Grenet (2018): la NBAS. Devenir, 30, 209-224. https://doi.org/10.3917/dev.183.0209.
- "Enfin je dors…et mes parents aussi" d' Evelyne Martello.

À retenir de l’article
Bien que dormir soit naturel, le sommeil s'apprend progressivement.
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