Vivre un deuil pendant la grossesse ou le post-partum
Par : Parentela

Temps de lecture : 2min
La grossesse et le post-partum sont des périodes remplies d'émotions intenses. Elles sont souvent synonymes de joie et d’espoir.. Mais que se passe-t-il lorsque ces moments de bonheur sont soudainement perturbés par le chagrin d'un deuil ? Vivre un deuil pendant la grossesse ou le post-partum est une épreuve particulièrement douloureuse et complexe.
Le deuil pendant la grossesse : un choc émotionnel difficile à surmonter
Pendant la grossesse, le corps et l'esprit de la future mère sont en pleine transformation. Les hormones, les attentes, les émotions se mêlent pour créer un équilibre parfois fragile. Lorsque survient un deuil, cet équilibre peut se trouver brutalement rompu. Que ce soit la perte d'un parent, d'un proche ou même d'une figure symbolique, le choc émotionnel peut être important durant cette période de grande mutation.
Comment gérer les émotions tout en prenant soin de soi pendant la grossesse
Accepter ses émotions est une étape cruciale. Il est normal de se sentir submergé, perdu, en colère ou triste. Nier ces émotions ne ferait qu'aggraver la douleur. Il est important de trouver des moments pour soi, pour pleurer, pour se souvenir, mais aussi dès que cela est possible pour se reconnecter avec le bébé qui grandit en soi. Prendre soin de soi peut passer par des petits gestes simples comme se reposer davantage, pratiquer la respiration profonde, ou même parler à son bébé pour renforcer le lien. Si vous vous en sentez capable, il est bénéfique de parler à votre bébé de ce que vous ressentez. Exprimez vos émotions en lien avec le deuil, en lui expliquant que cela n’a rien à voir avec lui, et rappelez-lui que vous l'aimez et que vous l'attendez avec impatience.
Le post-partum : un moment de vulnérabilité accrue
Le post-partum est une période déjà marquée par des changements physiques et émotionnels intenses. Lorsque s'ajoute un deuil, cette période peut devenir particulièrement éprouvante. Le sentiment de vulnérabilité est exacerbé, et il peut être difficile de jongler entre le besoin de faire son deuil et les exigences de la nouvelle parentalité.
Le besoin de soutien émotionnel et social
Dans ce contexte, il est crucial de ne pas rester seul. Parler à un proche, un conjoint, ou un professionnel peut offrir un espace pour exprimer sa peine sans jugement. Les psychologues spécialisés en périnatalité peuvent offrir un accompagnement spécifique pour traverser cette période difficile. Ils comprennent les dynamiques émotionnelles complexes qui entourent le deuil pendant la grossesse et le post-partum et peuvent proposer des outils pour mieux gérer ces émotions.
Témoignage d'une maman ayant perdu son père pendant sa grossesse
Prenons l'exemple de Marie, une jeune maman qui a perdu son père quelques semaines avant d'accoucher. "Je me sentais coupable d'être à la fois si triste et si joyeuse. Comment pouvais-je célébrer l'arrivée de mon bébé alors que je pleurais la perte de mon père ?" raconte-t-elle. Pour Marie, l'accompagnement par une psychologue spécialisée a été essentiel. "Elle m'a aidée à comprendre que ces deux émotions pouvaient coexister, que je pouvais pleurer mon père tout en accueillant mon enfant avec amour."
Le deuil et la nouvelle parentalité : comment trouver un équilibre
Le deuil pendant le post-partum peut rendre la nouvelle parentalité encore plus complexe. Les parents peuvent se sentir coupables de ne pas être pleinement présents pour leur enfant ou de ne pas vivre cette période comme ils l'avaient imaginée. Cependant, il est important de se rappeler que le deuil est un processus. Il n'y a pas de "bonne" façon de le vivre, et il est normal que cela prenne du temps.
Les étapes du deuil pendant la grossesse ou le post-partum
Selon le modèle d’Elisabeth Kübler-Ross, le deuil passe généralement par cinq étapes : déni, colère, marchandage, dépression et acceptation. Chacune de ces étapes peut se manifester de manière spécifique dans le contexte de la grossesse ou du post-partum :
- Le déni : Pendant la grossesse, le déni peut être accentué. La future mère peut essayer de refouler son chagrin pour se concentrer sur le bien-être de son bébé, entraînant une difficulté à accepter la perte.
- La colère : Les fluctuations hormonales peuvent exacerber la colère, qui peut se diriger contre soi-même, la situation, ou même le monde en général. La frustration liée à l’injustice de la situation peut intensifier ce sentiment.
- Le marchandage : Le marchandage peut se manifester par des efforts pour "compenser" la perte en se concentrant de manière excessive sur le bébé. Des pensées irrationnelles, comme faire des promesses pour éviter la douleur, peuvent également émerger.
- La dépression : La dépression peut être amplifiée par les défis physiques et émotionnels de la grossesse ou du post-partum. Il peut être difficile de séparer les symptômes de la dépression liée au deuil de ceux de la dépression post-partum.
- L’acceptation : L’acceptation peut être plus difficile à atteindre, car les responsabilités parentales demandent une présence constante. Trouver un équilibre entre le temps consacré au deuil et aux besoins du bébé peut être un défi important.
Prendre soin de soi pour mieux prendre soin de son enfant
S'accorder du temps pour soi, même avec un nouveau-né, est primordial. Cela peut signifier demander de l'aide pour les tâches quotidiennes, trouver des moments de calme. L'idée n'est pas d'éviter les responsabilités parentales, mais de reconnaître ses propres limites et de ne pas hésiter à demander du soutien.
Les ressources et accompagnements disponibles
Il existe de nombreuses ressources pour les parents traversant un deuil pendant la grossesse ou le post-partum. Les psychologues, les sages-femmes, les doulas, peuvent offrir un soutien adapté en fonction de leurs formations.
Conclusion
Vivre un deuil pendant la grossesse ou le post-partum est une épreuve déchirante, mais il est important de se rappeler qu'il n'existe pas de manière "idéale" de traverser ce moment. Chaque parent est unique, tout comme son parcours de deuil. La bienveillance envers soi-même est une clé précieuse pour surmonter cette période et pour accueillir, avec le temps, la joie et l'amour qui accompagnent l'arrivée d'un enfant.

À retenir de l’article
Il est essentiel de s'accorder du temps, de reconnaître ses émotions et de chercher le soutien nécessaire pour avancer à son rythme