Demander de l’aide : pourquoi est-ce si difficile ?
Post-partum
Grossesse
Par : Parentela

Temps de lecture : 2min
Demander de l’aide peut sembler simple en théorie, mais en pratique, cela peut être un véritable défi. Pour les parents et futurs parents, cette tâche peut sembler encore plus ardue face aux pressions de la parentalité. Cet article explore pourquoi il n’est pas toujours facile de solliciter de l’aide, comment nos types d’attachement et notre fonctionnement psychologique influencent cette difficulté, et pourquoi il est crucial d’apprendre à demander de l’aide. Nous discuterons également de stratégies efficaces pour le faire de manière sereine et bénéfique.
Pourquoi demander de l’aide peut être difficile ?
Demander de l’aide peut être chargé d’émotions et de perceptions personnelles. Pour beaucoup, cela signifie accepter une forme de vulnérabilité ou admettre que l’on ne peut pas tout gérer seul. Cette difficulté peut provenir de plusieurs sources :
- Peurs et inhibitions personnelles : Nous pouvons craindre que demander de l’aide soit perçu comme un signe de faiblesse ou d’incapacité. Nous avons alors certainement un niveau de pression personnelle fort avec le sentiment que nous devons être à la hauteur sur tous les plans de vie et toutes les actions entreprises.
- Normes sociales et culturelles : Dans certaines cultures ou familles, il peut y avoir une forte pression pour être autonome et indépendant. La norme sociale peut être de valoriser le plus méritant, celui qui réussit seul.
- Expériences passées : Des expériences antérieures où l’aide n’a pas été bien reçue peuvent créer des réticences à solliciter de l’aide à nouveau. Notamment les expériences de l’enfance qui laissent des marqueurs forts dans le fonctionnement psychologique.
Lien avec nos types d’attachement
Le concept de types d’attachement, développé par le psychologue John Bowlby, joue un rôle important dans notre manière de demander de l’aide. Selon la théorie de l’attachement, nos styles d’attachement formés dans l’enfance influencent nos relations et notre comportement adulte. Les principaux types d’attachement incluent :
- Attachement sécure : Les individus avec un attachement sécure se sentent généralement à l’aise pour demander de l’aide et sont ouverts aux relations de soutien.
- Attachement anxieux : Ceux qui présentent un attachement anxieux peuvent craindre que leur demande d’aide soit rejetée ou qu’elle mette leurs relations en péril. Ils préfèrent ne pas demander d’aide plutôt que de s’exposer à un rejet.
- Attachement évitant : Les personnes avec un attachement évitant peuvent éviter de demander de l’aide pour ne pas sembler dépendantes ou vulnérables. Leur valeur personnelle est très dépendante du regard de l’autre.
- Attachement désorganisé : Ces personnes peuvent éprouver une grande confusion et des contradictions internes concernant la demande d’aide, ce qui rend la situation encore plus complexe.
Pourquoi Il est important de savoir demander de l’aide ?
Demander de l’aide est loin d’être un signe de faiblesse ; c’est en réalité une compétence essentielle pour la santé mentale et le bien-être général. Voici quelques raisons clés :
- Réduction du stress : En sollicitant de l’aide, on peut alléger la charge mentale et émotionnelle, réduisant ainsi le stress et l’épuisement notamment dans la période périnatale qui peut être très exigeante et dans notre vie de parent en général.
- Amélioration de la qualité de vie : Le soutien social et pratique permet de mieux gérer les responsabilités parentales et les défis quotidiens.
- Renforcement des relations : Les demandes d’aide peuvent renforcer les liens sociaux et créer un réseau de soutien plus solide.
Questions et réflexions pour mieux comprendre votre rapport à la demande d’aide
Pour mieux comprendre comment vous vous situez vis à vis de la demande d’aide à l’autre, vous pouvez prendre un temps de réflexion sur les questions suivantes :
- Quels sentiments ou pensées surgissent lorsque je pense à demander de l’aide ? Est-ce la peur du jugement, le sentiment d’échec ou une autre émotion ?
- Comment mes expériences passées influencent-elles ma capacité à solliciter de l’aide aujourd’hui ? Ai-je vécu des situations où ma demande d’aide n’a pas été bien accueillie ?
- Quelles sont les croyances ou normes culturelles qui peuvent influencer ma perception de l’aide ? Y a-t-il des attentes sociales qui m’empêchent de demander du soutien ?
- Est-ce que je possède des relations de confiance avec lesquelles il serait plus facile de solliciter de l’aide ? Au contraire, il y a-t-il des personnes avec qui je ressens du stress ou de l’inconfort ? Pourquoi éprouve-je ces sentiments différents ?
Modifier des schémas de fonctionnement : un défi réaliste
Si vous ressentez le besoin de changer des schémas de fonctionnement établis, sachez que cela peut sembler difficile car nos schémas sont souvent ancrés depuis des années. Ils se sont mis en place en réponse à des vécus et sont donc quelque part adaptatifs. Toutefois, les changer est tout à fait réalisable avec une approche adaptée. Voici quelques conseils pour surmonter ces obstacles :
- Prendre conscience des schémas existants : Identifiez vos schémas de pensée et comportements liés à la demande d’aide. La prise de conscience est la première étape pour le changement.
- Adopter de nouvelles habitudes : Pratiquez des petites étapes pour solliciter de l’aide, en commençant par des demandes simples et progressivement en augmentant la complexité.
- Chercher un soutien professionnel : Consulter un psychologue ou un thérapeute peut vous aider à travailler sur vos schémas de fonctionnement et à développer des stratégies adaptées.
L'inspiration des enfants et la force de la communauté
Les enfants observent et apprennent de nos actions. En tant que parents, nous avons l’opportunité d’être des modèles de résilience et de sagesse en montrant comment demander de l’aide est une compétence précieuse. En travaillant à modifier nos comportements et en sollicitant du soutien lorsque nécessaire, nous enseignons à nos enfants l’importance de la collaboration et de la force qui réside dans la communauté.
On peut ainsi leur apprendre que demander de l’aide n’est pas un signe de vulnérabilité, mais plutôt un indicateur de connaissance de soi, de confiance en soi et de force. Accepter de l’aide est une manière de reconnaître et de valoriser les connexions humaines qui nous sont essentielles.
Conclusion
Savoir demander de l’aide est une compétence très utile pour maintenir un équilibre mental et émotionnel. En comprenant les raisons pour lesquelles cela peut être difficile, les influences de nos styles d’attachement, et en adoptant des stratégies pour améliorer cette compétence, nous pouvons non seulement alléger notre propre charge, mais aussi servir de modèles positifs pour nos enfants.
Cet article est à titre informatif uniquement. Pour un avis médical personnalisé, veuillez consulter un professionnel de santé.
Références et ressources conseillées
- "L’attachement" de John Bowlby.
- "Coupé des autres, coupé de soi - Quand la distance affective cache des blessures d'attachement" de Gwenaëlle Persiaux.

À retenir de l’article
Demander de l’aide est un acte de courage et de force qui reflète notre capacité à nous comprendre et à nous connecter avec les autres.