Les principales difficultés psychiques périnatales : baby blues, dépression post-partum, psychose, ESPT
Post-partum
Parentalité
Grossesse
Par : Parentela

Temps de lecture : 2min
La grossesse et l'arrivée d'un bébé sont souvent perçues comme des moments de bonheur et de joie, mais ces périodes peuvent aussi être marquées par des difficultés psychiques que de nombreux parents ne s'attendent pas à vivre. Les changements hormonaux, les bouleversements émotionnels, et les ajustements quotidiens peuvent entraîner une série de troubles psychiques périnataux. Parmi les principaux, on retrouve le baby blues, la dépression post-partum (DPP), la psychose post-partum, ainsi que le syndrome de stress post-traumatique (ESPT).
Il est essentiel de parler ouvertement de ces troubles afin de les normaliser et de permettre aux familles de trouver le soutien nécessaire.
Baby blues : une tempête émotionnelle temporaire
Le baby blues est un phénomène très fréquent qui touche entre 50 et 80 % des mamans dans les jours suivant l'accouchement. Après l'accouchement, les hormones connaissent un déclin soudain, provoquant des fluctuations émotionnelles. Ce moment est souvent caractérisé par des pleurs sans raison apparente, une irritabilité, et une fatigue extrême.
Un témoignage fréquent de nouvelles mamans : « Je ne comprenais pas pourquoi je me sentais si triste alors que je venais de vivre l'un des plus beaux moments de ma vie. » C'est exactement cela le baby blues : un moment de fragilité émotionnelle passager, qui disparaît généralement après deux semaines sans traitement médical spécifique. Ce qui est important c'est de comprendre que ces émotions sont normales et transitoires, et qu'il est important de parler à son entourage pour obtenir du soutien.
La dépression post-partum (DPP) : une épreuve plus profonde
À la différence du baby blues, la dépression post-partum est plus sévère et dure plus longtemps. Elle touche environ 10 à 20 % des mères et peut survenir dans les semaines, voire les mois qui suivent la naissance. Les symptômes incluent une tristesse persistante, un sentiment de vide, une perte d'intérêt pour le bébé, et des pensées négatives récurrentes.
Un point essentiel à retenir est que la DPP n'est pas un signe de faiblesse ou d'incapacité à être mère. Il est naturel de se sentir accablé par la fatigue et les responsabilités, mais lorsque ces émotions deviennent chroniques et ingérables, il est important d'en parler à un professionnel de santé.
Comme l'explique une maman ayant traversé une DPP : « Je me sentais déconnectée de mon bébé et de tout le monde autour de moi. Je savais que ce n’était pas normal, mais je ne pouvais pas en sortir seule. » La psychothérapie, parfois associée à un traitement médicamenteux, peut apporter un grand soulagement. Les psychologues, psychiatres peuvent accompagner les parents dans cette phase difficile et les aider à retrouver un équilibre.
Psychose post-partum : une urgence médicale
La psychose post-partum est un trouble beaucoup plus rare, touchant environ 1 à 2 femmes sur 1 000 après l'accouchement. Cependant, elle constitue une urgence médicale en raison de la gravité de ses symptômes : hallucinations, délires, confusion, et comportements incohérents. Ce trouble nécessite une prise en charge spécialisée, avec des psychiatres, des infirmiers psychiatriques, et parfois une hospitalisation est nécessaire pour stabiliser la situation.
Syndrome de stress post-traumatique (ESPT) : l'impact d'un accouchement difficile
Le syndrome de stress post-traumatique (ESPT) survient généralement à la suite d'un accouchement traumatisant ou d'une expérience périnatale marquée par des complications graves. Il est caractérisé par des flashbacks, des cauchemars, une hypervigilance, et une anxiété intense. Environ 3 à 4 % des femmes sont touchées par ce trouble après l'accouchement.
Imaginez une mère ayant vécu une césarienne d'urgence après des heures de travail intense. Cette expérience peut laisser des cicatrices psychologiques profondes. Il est courant que certaines femmes se sentent coupées de leurs émotions ou qu'elles aient l'impression de revivre constamment cet événement traumatique.
Dans ces cas, les thérapies basées sur le psycho-trauma comme l’EMDR ou l’ICV peuvent être des approches efficaces. Les thérapeutes spécialisés en périnatalité, les psychologues, ainsi que les sages-femmes formées à la gestion des traumatismes peuvent aider à surmonter ces épreuves.
Parler et trouver du soutien : la bienveillance comme clé
Quelle que soit la nature des difficultés psychiques périnatales, il est important de ne pas rester seul(e) face à ces sentiments. La société peut parfois poser des attentes irréalistes sur les nouvelles mamans, les poussant à penser qu'elles doivent toujours être heureuses et épanouies. Pourtant, les émotions négatives et la vulnérabilité font partie intégrante de l'expérience parentale.
Le premier pas est souvent d'oser en parler. Que ce soit avec un proche, un professionnel de santé, ou d'autres parents, verbaliser ses émotions permet de sortir du silence et d'amorcer le processus de guérison. Vous n’êtes pas seul(e), et de nombreux parents ont traversé des épreuves similaires.
Cet article est à titre informatif uniquement. Pour un avis médical personnalisé, veuillez consulter un professionnel de santé.
Références et ressources conseillées
- “Dépression post-partum : la face cachée de la maternité” de Chloé Bedouet et Elise Marcende.
- “Le post-partum sans tabou !” témoignage de Justine Boudet.
- “Ainsi gèlent les bulles de savon” de Marie Vareille.

À retenir de l’article
La grossesse et l'arrivée d'un bébé sont souvent perçues comme des moments de bonheur et de joie, mais ces périodes peuvent aussi être marquées par des difficultés psychiques que de nombreux parents ne s'attendent pas à vivre. Le premier pas, pour aller mieux, est souvent d'oser en parler.