Poser un cadre et dire non à son enfant est essentiel
Parentalité
Par : Parentela

Temps de lecture : 2min
L'importance du cadre dans l'éducation bienveillante
Quand on parle d'éducation bienveillante, on pense souvent à la douceur, à l'écoute, à la compréhension. Pourtant, poser des limites et savoir dire "non" à son enfant est un aspect crucial et souvent mal compris. Mettre un cadre n'est pas en contradiction avec la bienveillance, bien au contraire, c'est une composante essentielle qui permet à l'enfant de grandir en toute sécurité et de développer une confiance en lui saine et durable.
Pourquoi dire "non" est essentiel : le cadre comme repère pour l'enfant
Un cadre clair et structuré est comme un phare dans la nuit pour l'enfant. Il lui permet de se repérer dans un monde qu'il découvre jour après jour. Dire "non", c'est donner à l'enfant des repères sur ce qui est acceptable ou non, sur ce qui est sécurisant ou dangereux. Ces limites ne sont pas là pour brider sa liberté, mais pour lui apprendre à évoluer dans un environnement social et physique avec confiance. Cela permet à l’enfant de découvrir le monde progressivement, en suivant l’évolution de ses capacités.
Un "non" bienveillant est un "non" constructif
Dire "non" ne signifie pas être autoritaire ou répressif. Au contraire, un "non" bienveillant est un "non" expliqué et accompagné de soutien. L'enfant a besoin de comprendre pourquoi certaines choses sont interdites, et cela passe par une communication claire et empathique. Par exemple, si un enfant s'approche trop près d'une route, dire "non" fermement en expliquant après que c'est pour sa sécurité est une manière de le protéger tout en lui enseignant les dangers du monde extérieur.
Comment dire "non" et poser des limites avec bienveillance
Poser des limites tout en restant bienveillant nécessite une certaine dose de patience et d'adaptation. Voici quelques stratégies qui peuvent vous aider :
- Adoptez une attitude ferme mais calme : Lorsque vous dites "non", il est important que votre enfant ressente que vous êtes sûr de votre décision. Une voix douce mais ferme aide à transmettre cette assurance.
- Expliquez le pourquoi : Prenez le temps de discuter avec votre enfant des raisons pour lesquelles une certaine action ou un comportement n'est pas acceptable. Par exemple, si vous refusez qu'il regarde la télévision après une certaine heure, expliquez-lui les bienfaits d'un bon sommeil. Une fois les explications données, nul besoin de les répéter plusieurs fois, renouvelez le cadre simplement pour éviter de rentrer dans une négociation.
- Proposez une alternative : Plutôt que de simplement interdire, quand cela est possible et souhaitable offrez une autre option. Par exemple, si votre enfant veut jouer dehors alors qu'il fait déjà nuit, proposez-lui une activité à l'intérieur qu'il apprécie.
- Expliquez clairement le comportement attendu : Il est fréquent de dire aux enfants ce qu'ils ne doivent pas faire, mais on oublie souvent de leur indiquer ce qu'ils devraient faire à la place. Pourtant, les enfants, en particulier les plus jeunes, ont du mal à saisir le concept de la négation. Ils comprennent beaucoup mieux lorsqu'on leur explique clairement ce qu'on attend d'eux. Ainsi, plutôt que de dire à un enfant "Ne cours pas dans la maison", il est plus efficace de lui dire "Marche doucement dans la maison". De cette façon, l'enfant comprend non seulement ce qu'il ne doit pas faire, mais surtout, il sait précisément comment il doit se comporter.
- Restez cohérent : Les limites doivent être claires et cohérentes pour que l'enfant les intègre bien. Si vous dites "non" une fois et "oui" une autre fois pour la même chose, cela risque de semer la confusion.
- Reconnaissez ses émotions : Dire "non" peut être frustrant pour un enfant, et il est important de reconnaître cette frustration. En l'accompagnant dans l'expression de ses émotions, vous lui montrez que ses sentiments sont légitimes. Par exemple, vous pourriez dire : "Je comprends que tu sois déçu de ne pas pouvoir manger de gâteau avant le dîner." Toutefois, reconnaître les émotions ne signifie pas céder à la demande. L'objectif n'est pas de supprimer ces émotions en changeant d'avis, mais plutôt d'aider votre enfant à les traverser, en restant ferme dans votre décision tout en étant présent et à l'écoute.
Pourquoi il faut poser des limites même dans une éducation bienveillante
Poser des limites est une preuve d'amour et de protection. En tant que parents, il est naturel de vouloir le meilleur pour son enfant. Et parfois, le meilleur, c'est de lui dire "non". Un enfant sans limites peut se sentir perdu, en insécurité, voire submergé par une liberté qu'il n'est pas encore en mesure de gérer. De plus, il est important de rappeler que les règles et les limites sont des éléments fondamentaux de la vie en société.
Les bienfaits à long terme des limites dans l'éducation
Les enfants qui grandissent dans un environnement où les limites sont clairement définies et respectées développent une meilleure capacité d'adaptation, une plus grande résilience et une meilleure gestion de leurs émotions. Ils apprennent aussi à respecter les autres et à comprendre que leurs actions ont des conséquences.
Prenons l'exemple d'une famille qui applique une discipline positive. Les enfants y apprennent que chaque décision est motivée par une raison, et que les règles sont là pour leur bien-être. Avec le temps, ces enfants sont plus enclins à faire preuve d'autodiscipline et à comprendre l'importance du respect mutuel, tant dans la famille que dans la société.
Conclusion
Dire "non" à son enfant, c'est lui dire "oui" à la sécurité, à la confiance en soi, et à un développement harmonieux. Dans une éducation consciencieuse, les limites ne sont pas des barrières, mais des balises qui montrent le chemin.
Références et ressources conseillées
- “Pour ou contre ? Les grands débats de la petite enfance à la lumière des connaissances scientifiques” de Héloïse Junier, Dr en psychologie.
- “Tempêtes émotionnelles, des solutions efficaces pour aider mon enfant à apprivoiser ses émotions débordantes... et à retrouver la sérénité sans punition” de Nadège Pétrel, infirmière puéricultrice.
- “Petit décodeur illustré de l'enfant en crise” de Anne-Claire Kleindienst.

À retenir de l’article
Dire "non" ne signifie pas être autoritaire ou répressif. Au contraire, un "non" bienveillant est un "non" expliqué et accompagné de soutien.