Être un parent cohérent : une clé pour la sécurité émotionnelle des enfants
Parentalité
Par : Parentela

Temps de lecture : 2min
Devenir parent est un défi aussi beau que complexe. Parmi les nombreux aspects à explorer, l'idée d'être un parent cohérent émerge comme un pilier central dans le développement d'un enfant épanoui.
La cohérence parentale, liée à la théorie de l'attachement, repose sur l’importance de tenir sa parole, de respecter les consignes données, et d'éviter les menaces ou l’intimidation. Mais plus encore, elle s'enracine dans un engagement quotidien à offrir à l'enfant un cadre constant et sécurisant, même dans l’imperfection.
La théorie de l'attachement : une base pour la cohérence
La théorie de l'attachement, développée par John Bowlby, souligne l'importance des liens affectifs sécurisants que l'enfant tisse avec ses parents ou ses figures d'attachement. Lorsque ces liens sont forts, l'enfant se sent en sécurité et peut développer sa confiance en soi et en autrui. Mais comment ces liens se créent-ils ? C'est là qu'interviennent la cohérence et la constance parentale.
La cohérence est l’art d’être en adéquation entre ce que vous dites, ce que vous faites, et ce que vous ressentez. Être un parent cohérent signifie donc d'abord respecter sa parole et tenir les consignes jusqu'au bout.
Prenons un exemple simple : vous promettez à votre enfant de jouer avec lui après le dîner. Mais une fois le repas terminé, vous changez d’avis parce que vous vous sentez fatigué ou pris par une tâche urgente. Cette petite incohérence, qui peut sembler insignifiante, envoie un message contradictoire à votre enfant. Elle peut engendrer de la confusion, voire de la frustration, car ce qu’il a entendu et ce qu’il vit ne correspondent pas. Dans la mesure du possible, il est donc conseillé de suivre votre promesse. Ce n'est pas simplement une question de discipline, mais de créer un sentiment de sécurité. L'enfant sait à quoi s'attendre, ce qui lui permet de se sentir en confiance. Il apprend que vous êtes une figure fiable, sur laquelle il peut compter.
Ne pas menacer ou intimider : des pratiques contre-productives
Dans les moments de frustration, il peut être tentant de menacer ou d'intimider un enfant pour obtenir son obéissance immédiate. Pourtant, ces approches vont à l'encontre de la sécurité émotionnelle que l'enfant recherche auprès de ses parents. Menacer de retirer un privilège ou de punir sévèrement peut certes fonctionner à court terme, mais à long terme, cela érode la relation de confiance.
La cohérence parentale, au contraire, consiste à poser des limites claires, à expliquer les raisons de ces limites, et à faire preuve de patience. Si un enfant comprend que ses comportements ont des conséquences, mais que ces conséquences sont toujours exprimées de manière calme et respectueuse, il intégrera mieux les règles de vie. De plus, il apprendra à respecter les autres sans ressentir la peur ou l'angoisse qui accompagnent souvent les menaces.
La constance : répondre aux besoins et émotions de l'enfant
Au-delà de la cohérence, la constance est un autre facteur clé. Elle s’installe lorsque le parent est en mesure de décrypter les besoins et les émotions de son enfant derrière ses comportements, et de répondre de manière adaptée. Il s’agit ici d’observer, de comprendre et de réagir en conséquence, sans pour autant toujours avoir les réponses parfaites.
Imaginons un enfant qui fait une crise de colère au supermarché parce qu'il veut un jouet. Derrière ce comportement se cache probablement une émotion de frustration, voire un besoin de reconnaissance ou simplement de repos après une longue journée. En tant que parent, si vous pouvez identifier cette émotion et lui répondre avec bienveillance en reconnaissant son désarroi (“Je comprends que tu sois déçu, mais nous n’achèterons pas de jouet aujourd’hui”), vous faites preuve de constance. Cela lui permet de se sentir entendu et compris, même si ses désirs ne sont pas exaucés.
Être constant ne signifie pas être parfait
Il est important de comprendre que la constance ne signifie pas perfection. Personne n'est capable de décrypter parfaitement les besoins de son enfant tout le temps, ni de répondre toujours de manière appropriée. Les moments de fatigue, de stress ou de distraction sont naturels. Mais ce qui importe, c’est de faire de son mieux la majorité du temps.
Être un parent constant, c’est donc offrir un cadre prévisible et sécurisant, même dans l’imperfection. Votre enfant saura que, même si vous n'êtes pas toujours disponible ou attentif, vous êtes là pour lui, et vous le comprenez. Cette sécurité émotionnelle s’installe avec le temps, à force de répétitions et de bienveillance.
En résumé, l’enfant n’a pas besoin que vous soyez parfait. Il a surtout besoin de prédictibilité et de confiance dans le fait que vous serez là pour lui la plupart du temps. Cela crée une base solide sur laquelle il peut s’appuyer pour explorer le monde en toute sécurité. Si la cohérence et la constance parentales sont essentielles, elles peuvent parfois être difficiles à maintenir, surtout face aux défis du quotidien. Il est alors possible de se tourner vers des professionnels de la parentalité pour obtenir de l'aide.
Références et ressources conseillées
- "L'attachement" de Daniel Siegel et Tina Payne Bryson.
- "Sous le signe du lien, Une histoire naturelle de l'attachement" de Boris Cyrulnik.
- “La sécurité émotionnelle de l’enfant” de la Dr Anne Raynaud.
- “Il n’y a pas de parent parfait” de Isabelle Filliozat.

À retenir de l’article
Être un parent constant, c’est donc offrir un cadre prévisible et sécurisant, même dans l’imperfection.
Contenus similaires