Les pratiques sexuelles influencent-elles le sexe du bébé ?
Désir d'enfant
Par : Parentela

Temps de lecture : 1min
L’idée que certaines pratiques sexuelles pourraient influencer le sexe du futur bébé intrigue de nombreux couples, surtout ceux qui souhaitent équilibrer leur famille ou concrétiser un rêve personnel. Des conseils circulent souvent sur des forums ou au sein de discussions entre amis, suggérant que les positions sexuelles, la date de fécondation ou encore la fréquence des rapports pourraient jouer un rôle. Mais qu’en dit vraiment la science ? Est-il possible de choisir le sexe de son enfant en modifiant certaines habitudes lors des rapports ?
Le mythe des positions sexuelles et du timing
L’un des mythes les plus répandus suggère que certaines positions sexuelles favoriseraient la conception d’un garçon ou d’une fille. Par exemple, la position du missionnaire serait souvent associée à la conception d'une fille, tandis que des positions qui permettent une pénétration plus profonde, comme la levrette, favoriseraient la conception d’un garçon. Ces croyances sont enracinées dans l’idée que la profondeur de la pénétration affecte la distance que les spermatozoïdes doivent parcourir pour atteindre l’ovule, favorisant soit les spermatozoïdes porteurs de chromosomes Y (garçon), soit ceux porteurs de chromosomes X (fille).
Autre croyance : le moment du rapport par rapport à l’ovulation jouerait un rôle clé. Selon la méthode dite de Shettles, avoir des rapports plus proches du jour de l’ovulation augmenterait les chances d’avoir un garçon, car les spermatozoïdes Y, plus rapides mais moins résistants, arriveraient les premiers. Inversement, des rapports quelques jours avant l’ovulation augmenteraient les chances d’avoir une fille, les spermatozoïdes X étant plus lents mais plus robustes.
Mais voilà, bien que ces théories soient séduisantes, elles ne reposent pas sur des bases scientifiques suffisamment solides.
Comprendre la conception : le hasard du chromosome
Ce qui détermine réellement le sexe de l’enfant, c’est une rencontre purement aléatoire entre le spermatozoïde et l’ovule. Pour faire simple, chaque spermatozoïde contient soit un chromosome X (qui donne une fille), soit un chromosome Y (qui donne un garçon), tandis que chaque ovule contient toujours un chromosome X. Lors de la fécondation, c’est donc la « course » des spermatozoïdes et l’ovule qui décideront du sexe, et cette course est régie par de multiples facteurs environnementaux et biologiques sur lesquels nous n’avons pas de contrôle.
Pour illustrer cela, imaginez une grande course où des milliers de participants se lancent à la poursuite d’un seul prix, l’ovule. Certains coureurs sont rapides, d’autres plus endurants, mais au final, c’est un mélange complexe de circonstances et de hasard qui décidera du vainqueur.
Il est tout à fait naturel de vouloir se sentir acteur de cette course, d’espérer pouvoir orienter le résultat d’une manière ou d’une autre. Mais la nature et la génétique nous rappellent ici que l’humain, aussi déterminé soit-il, n’a que peu de pouvoir sur ce processus.
Les arguments en faveur du mythe
Il est néanmoins important de souligner qu'il existe certaines théories scientifiques qui tentent d'expliquer comment des pratiques sexuelles pourraient potentiellement influencer le sexe du bébé, bien que ces hypothèses restent controversées et non prouvées de manière solide. L'une des théories les plus connues est la méthode Shettles, développée dans les années 1960 par le Dr Landrum Shettles. Selon cette méthode, les spermatozoïdes porteurs de chromosomes Y (qui déterminent la naissance d'un garçon) sont plus rapides mais plus fragiles, tandis que les spermatozoïdes porteurs de chromosomes X (qui déterminent la naissance d'une fille) sont plus lents mais plus résistants.
Partant de cette hypothèse, le Dr Shettles a proposé que le moment du rapport sexuel par rapport à l’ovulation pourrait influencer le sexe du bébé. Un rapport plus proche de l’ovulation favoriserait les spermatozoïdes Y, tandis qu'un rapport quelques jours avant l’ovulation laisserait plus de chances aux spermatozoïdes X de féconder l’ovule, en raison de leur meilleure longévité.
En plus du timing, Shettles a également suggéré que la position sexuelle pourrait jouer un rôle. Une pénétration plus profonde, permettant aux spermatozoïdes d’être déposés plus près du col de l’utérus, favoriserait les spermatozoïdes Y, plus rapides, alors qu'une pénétration plus superficielle favoriserait les spermatozoïdes X, qui survivraient plus longtemps dans un environnement moins favorable.
Bien que certains couples affirment avoir obtenu les résultats souhaités en suivant ces conseils, aucune étude scientifique n’a démontré de manière fiable que cette méthode fonctionne. Des études ultérieures ont souvent échoué à reproduire les résultats de Shettles, ce qui suggère que même si ces théories sont intéressantes, elles ne reposent pas sur des preuves suffisamment solides. De plus, les multiples variables physiologiques impliquées dans la fécondation rendent difficile la possibilité de contrôler ou prédire le sexe du bébé uniquement via ces méthodes.
Conclusion : laissez-vous surprendre par la nature
Au final, il est essentiel de se rappeler que concevoir un enfant est un processus où le hasard, le destin, la nature, la physiologie jouent le premier rôle. Les croyances autour des positions sexuelles, du timing ou des régimes alimentaires peuvent ajouter une touche de romantisme ou d’humour à l’expérience, mais elles ne doivent pas créer des attentes irréalistes. Il est primordial de se concentrer sur ce que l’on peut réellement contrôler : créer un environnement sain et aimant pour accueillir ce futur bébé (quel que soit son sexe) et pour continuer à profiter de nos vies durant l’attente.
Et si l’idée d’influencer le sexe de votre enfant vous semble décevante ou frustrante, prenez un moment pour réfléchir à ce que cela signifie pour vous. Parfois, derrière cette quête se cachent des désirs plus profonds, des idéaux de parentalité que l’on peut décortiquer avec un psychologue ou un autre professionnel de la périnatalité.
Cet article est à titre informatif uniquement. Pour un avis médical personnalisé, veuillez consulter un professionnel de santé.