Déclenchement et accouchement : on fait le point sur les différentes méthodes de déclenchement

Il arrive parfois que la nature ait besoin d'un coup de pouce pour déclencher l'accouchement. Examinons en détail les différentes méthodes de déclenchement artificiel du travail.

Pourquoi déclencher un accouchement ?

Le déclenchement de l'accouchement peut s'avérer nécessaire lorsque des risques pour la santé de la maman, du bébé, ou des deux sont identifiés :

• Dépassement du terme : Lorsque la grossesse dépasse 41 semaines et 3 jours, on considère que le placenta peut ne plus assurer correctement les échanges d'oxygène et de nutriments avec le bébé.
  
  
• Pré-éclampsie sévère : Cette condition, caractérisée par une hypertension artérielle et un taux élevé de protéines dans les urines, est liée à un mauvais fonctionnement du placenta et peut mettre en danger la maman et le bébé.
  
  
• Problèmes de santé maternels : Des pathologies comme le diabète gestationnel, l’insuffisance cardiaque ou rénale, ou l’asthme sévère peuvent s’aggraver durant la grossesse, nécessitant un accouchement anticipé.
  
  
• Rupture de la poche des eaux : Si le travail ne commence pas naturellement dans les 48 heures suivant la rupture des eaux, le déclenchement peut être  nécessaire pour éviter les risques d’infection. Si la rupture a lieu avant 37 semaines, un déclenchement n'a lieu qu'en cas d’infection.
  
  
• Infection intra-amniotique : La présence de germes dans le liquide amniotique peut entraîner un risque d’infection pour le bébé, ce qui justifie un déclenchement.
  
  
• Retard de croissance in utero : Si le bébé cesse de se développer correctement dans l’utérus, un déclenchement est souvent recommandé pour assurer sa prise en charge médicale après la naissance.
  

Les méthodes de déclenchement

Le décollement des membranes

Le décollement des membranes est une méthode fréquemment utilisée pour stimuler naturellement le début du travail. Elle consiste à séparer doucement la membrane amniotique de la paroi de l’utérus lors d’un examen vaginal.

Ce geste, réalisé par un gynécologue ou une sage-femme, favorise la libération de prostaglandines, des hormones qui encouragent les contractions utérines. Un inconfort ou des saignements mineurs peuvent survenir après la procédure.

La rupture des membranes

La rupture artificielle des membranes, également appelée amniotomie, est une autre méthode utilisée pour déclencher le travail. Elle consiste à percer la poche des eaux lorsque le col est suffisamment dilaté (au moins 2 cm). Réalisée à l'aide d'un crochet en plastique, cette technique permet de libérer le liquide amniotique et d'accélérer le processus de contractions. L'intervention est rapide et indolore, bien que certains inconforts puissent être ressentis durant l'examen.

L’administration de prostaglandines ou le ballonnet

Si le col de l’utérus n’est pas encore suffisamment mûr, l’utilisation de prostaglandines, administrées sous forme de gel ou d’anneau, peut aider à préparer le col pour l’accouchement. Ce traitement favorise la dilatation et l’amincissement du col, facilitant ainsi le travail.

Si cette méthode est insuffisante, un ballonnet peut être introduit dans le col pour stimuler sa dilatation. Ce dispositif, qui est gonflé avec de l’eau stérile, exerce une pression sur le col pour faciliter son ouverture. La technique du ballonnet peut provoquer des douleurs ou des contractions, mais elle est efficace pour aider à la maturation du col.

Le déclenchement de l’accouchement avec l’ocytocine

Lorsque les autres méthodes ne sont pas efficaces, l’ocytocine de synthèse, une hormone qui stimule naturellement les contractions, est administrée par voie intraveineuse à l’hôpital. L’objectif est de provoquer des contractions régulières et efficaces. Les doses d’ocytocine sont ajustées progressivement en fonction de l’évolution du travail. L’ocytocine est souvent utilisée en complément d’autres méthodes pour assurer un travail bien toléré par la mère et le bébé.

Le plus important, c’est d’avoir toutes les informations nécessaires et de discuter ouvertement avec l’équipe médicale pour faire un choix en conscience. Chaque méthode de déclenchement a ses spécificités et ses effets secondaires, comprendre les options permet de faire des choix éclairés.

Cet article est à titre informatif uniquement. Pour un avis médical personnalisé, veuillez consulter un professionnel de santé.